Le vaste couvert forestier boréal du Canada rend le pays particulièrement vulnérable aux feux de forêt. Rien qu’au cours du premier semestre de 2025, le nord de l’Ontario a recensé plus de 180 incendies. En juin, la fumée provenant d’importants feux au Manitoba a brièvement fait chuter la qualité de l’air à Toronto à l’un des pires niveaux mondiaux. Les prévisions annonçant un été chaud et sec laissent entrevoir de nombreux autres feux de forêt.
Pour les aéroports, la présence de panaches de fumée complique les activités et peut entraîner des retards. Même si la présence d’air enfumé demeure rare dans le sud de l’Ontario, sa fréquence pourrait augmenter en raison de l’intensification des feux de forêt liée aux changements climatiques.
Voici comment la fumée provenant des feux de forêt peut affecter le transport aérien et comment les aéroports comme Toronto Pearson réagissent.
Système d’alerte
L’un des aspects positifs de la fumée des feux de forêt est que les directeurs d’aéroport peuvent la voir venir et s’y préparer. La plupart des incendies assez importants pour perturber le trafic aérien surviennent à plusieurs centaines de kilomètres de Toronto Pearson, et les importants nuages de fumée générés sont aisément repérables grâce aux images satellites.
« Nous disposons de systèmes qui nous permettent d’afficher une carte de la fumée », explique Sonny Parmar, gestionnaire de service de l’aéroport. « Dès que les prévisions météorologiques annoncent la présence de fumée, nous vérifions auprès d’Environnement Canada s’il y a des alertes sur la qualité de l’air. » Si une dégradation des conditions est anticipée, le centre des opérations de Pearson diffuse des avis à l’ensemble des compagnies actives à l’aéroport.
Protection du personnel au sol
Le personnel au sol, comme les bagagistes et les équipes d’entretien, exercent des fonctions exigeantes à l’extérieur. Lorsque la qualité de l’air se détériore, des protocoles de sécurité supplémentaires sont mis en œuvre. Bien que les protocoles varient selon les compagnies aériennes et les entreprises de manutention des bagages, elles prévoient généralement des pauses prolongées et la réduction du temps passé à l’extérieur.
Recherche d’espaces dégagés
Les répartiteurs des compagnies aériennes surveillent attentivement les panaches de fumée et adaptent les plans de vol afin d’éviter les zones les plus denses ou les foyers actifs. Même si la fumée des feux de forêt ne présente pas les mêmes dangers que les cendres volcaniques, qui contiennent de petites particules de roche et de verre volcaniques qui forcent les vols à rester au sol, elle peut néanmoins recouvrir les appareils de suie, ce qui accroît les besoins en maintenance. Les modifications d’itinéraires en raison de la fumée sont rarement perceptibles pour les passagers, bien que l’évitement de vastes zones puisse allonger légèrement la durée des vols.
Retards en raison du ciel enfumé
Parfois, la densité de la fumée est suffisante pour réduire la visibilité. Les pilotes reçoivent une formation pour atterrir dans de telles conditions, mais les contrôleurs aériens augmentent alors l’espacement entre les avions à l’arrivée, ce qui diminue le nombre d’atterrissages par heure et peut entraîner des retards, voire des annulations, si la situation perdure.
« Chaque avion prend une à deux minutes de plus pour atterrir, rouler au sol et procéder au déchargement. À la longue, ces retards s’accumulent », explique M. Parmar. Les départs sont généralement moins touchés par la visibilité réduite, mais peuvent également être perturbés si les arrivées sont retardées.
En cas de présence de fumée de feux de forêt dans la région de Toronto, il est conseillé aux passagers de vérifier l’état de leur vol auprès de leur compagnie aérienne ou sur le tableau des départs en ligne de Toronto Pearson.